La « sprezzatura », terme utilisé par Baldassarre Castiglione pour la première fois dans un ouvrage appelé « Le Livre du Courtisan » de 1528 « … une sorte de nonchalance, qui permet de cacher l’artifice qui entoure nos actes, afin de faire comme s’ils avaient été accomplis de manière naturelle, sans effort et sans y penser. »
Dans le monde de la mode, la sprezzatura consiste à « avoir l’air négligé ». Attention, le principe est de détourner des pièces « codifiées » en les portant de manière plus décontractée, en négligeant volontairement le code qui s’y rattache. On veut destructurer une tenue parfaite afin de la rendre moins artificielle.
Démarrons la série « Sprezza’guide » par un détail essentiel de la sprezzatura, les doubles boucles ou « Strap Monk ».
Il vous est sûrement arrivé de croiser un gentleman (ou plusieurs) portant une paire de double boucles, des souliers très élégants, cirés avec soin, mais un détail vous chiffonne après une vingtaine de secondes ; la boucle supérieur n’est pas fermée…

Pour rappel, la double boucle est un soulier formel qui se porte pour de grandes occasions ou alors dans des conditions plus décontractées, mais chics ! C’est justement dans ce contexte que le fait de laisser une boucle ouverte a sa place. La sprezzatura, c’est être chic en toutes circonstances sans que cela soit forcé ou que cela ne devienne une contrainte.
Porté pieds nus, boucle supérieure ouverte, les monks deviennent plus casual en gardant leurs connotations chic et élégantes. Voilà ce qu’est la sprezzatura, l’art de la nonchalance à l’italienne.
Rendez-vous au prochain numéro !
Jérémy